Terre d'Amitié
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 Moi

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2 participants
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Xav
petit lapin
Xav


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MessageSujet: Moi   Moi Icon_minitimeJeu 19 Fév - 11:35

Je poste ici, une partie de ma vie. non pas qu'elle soit passionnante et merveilleuse mais parce que je l'ai écrite.
Sous forme de journal, j'ai décrit une période précise de ma vie. J'ai souvent voulu en parler mais je n'ai jamais ou rarement su.

En réalité, j'ai commencé a essayer de l'écrire peu après m'être inscrit, c'est vous dire le temps que j'ai mis pour le faire.
Le seul but était de trouver un moyen d'extérioriser ce que j'avais dans la tête.
J'aurai pu ne pas le poster et le garder pour moi, mais comme c'est un peu grâce a vous que je l'ai fait. je vous le met.
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Xav
petit lapin
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MessageSujet: Re: Moi   Moi Icon_minitimeJeu 19 Fév - 11:38

9 Janvier 2003,

Les vacances sont finies, l’école a repris. Je suis en 5ème secondaire et je reviens du ski.
Je suis un élève moyen qui a de bon et de moins bon résultats à l’école. Elève sans problèmes, les journées passent identique les une aux autres. Je suis les cours et occupe mes temps de midi à donner des cours d’escalade une fois par semaine avec mon père et à tenir un «groupe » de jeux de société pour les enfants du primaire. Ma mère enseigne l’éducation physique dans mon école pour le primaire et le cycle inférieur du secondaire. Mon père est quand à lui indépendant.
J’ai deux frère, tout deux mes ainés. Le plus grand est dessinateur de formation et il cherche un boulot en plus de suivre une formation d’infographie. Le second suit les trace de ma mère et étudie l’éducation physique à Louvain, ses examens ont commencé et puis il partira skier à son tour avec des amis.

15 janvier 2003,

Les examens de mon frère sont terminés. Il prépare ses bagages pour partir avec l’association « odysee » skier. Il n’avait pas pu nous accompagner à noël a cause de ses examens. Apres demain il partira au deux-alpes avec ses co-coteurs. Moi, je termine ma dissertation de français puis j’allume la console.

17 janvier 2003,

L’école a repris ses droits et habitude, c’est une journée comme tant d’autre. Mes parents préparent doucement leur voyage au Népal, ils veulent partir faire un trek de deux semaines dans l’Himalaya durant les vacances de pâque. Moi j’irai passer un moment chez mon parrain.
Les cours sont selon les moments, assommant ou intéressant, enfin presque tout les cours. J’arrive à l’école à 8h05 et j’attends le début des cours. Vivement la pause de midi.

12h, la cloche sonne la fin des cours. On ramassent nos affaire et on file au réfectoire, pas la peine de s’attendre on se retrouve là bas chaque midi avec des copains d’autres classes.
Une file d’élèves attend patiemment que les portes du réfectoire s’ouvrent, on ne peut plus manger dehors par avis de la direction et au moins ici il fait chaud.
Après un moment, passe près de nous le sous directeur plutôt pressé, après 11 ans dans la même école je connais presque tout le corps enseignant et m’entend relativement bien avec. Ne m’ayant pas remarqué il continue sont chemin avant de repasser 5 min plus tard, je ne manque pas, cette fois, de lui dire bonjour. Coïncidence, c’était moi qu’il cherchait.

Il me demande de le suivre tout de suite. Que se passe-t-il ? Ma mère s’est encore blessée durant les cours ? Je vois qu’il m’emmène vers le bureau du directeur. Un homme pas vraiment méchant mais qui vient de prendre son poste et qui a, comme qui dirait, un bâton dans le cul…. Lui aussi je le connais bien, il est déjà venu souper à la maison.
Je rentre dans le bureau et je vois alternativement, un policier, le directeur, ma mère sur une chaise, un autre policier. Mon sang ne fait qu’un tour « mon père s’est blessé dans l’atelier…non la police ne serait pas là ».

Je remarque seulement que ma mère pleure. Le directeur me demande de m’asseoir, c’est drôle on croit toujours que c’est plus facile à entendre assis…. Ma mère essaye alors de m’expliquer pourquoi on est là. « Laurent est mort » ces mots je ne les oublierais jamais comme je n’oublierais jamais que deux jour plus tôt je jouais avec lui. Le cerveau est un organe incroyable, capable de vous anesthésier complètement sans lui avoir rien demandé. Je ne comprends pas, je ne les crois pas. Je sais que ça ne peux pas être vrais, c’est une blague, une camera cachée, ils vont sourire et me dire c’est une blague, mais non. Ils ne disent rien et c’est pire que tout.
La femme policière prend alors la parole et m’explique ce qui s’est passé, enfin ce qu’il on constaté. Il serait tombé d’un parapet et se serai fracassé le crane. Je n’écoute plus, les mots et les discussions se perdent autour de moi, j’ai des vertiges, je ne les crois pas.

Mon parrain arrive alors, lui aussi travaille au collège, il vient me chercher, mes parents doivent allez reconnaître le corps par formalité. Le meilleur amis de mon frère l’a déjà reconnu parait-il. Je suis chez mon parrain, le médecin de famille, encore un amis de mes parents me donne un relaxant, il parait que ca ira mieux avec, je le prends, je me dis que je vais me réveiller.

18 janvier 2003,

Je suis chez moi, je me sens amorphe, mou, vide. Je ne comprends pas, je ne l’accepte pas.
Mes parents m’ont demandé la veille au soir si je voulais allez voir Laurent. J’ai dit que j’irai, je me dis qu’il doit y avoir erreur, que le corps n’est pas reconnaissable et que mes parents se sont trompé. Apres tout les papiers de mon frère n’était pas sur lui, qu’il se les a surement fait voler et que le voleur n’a pas eu de chance.

On arrive à Louvain, plus précisément au commissariat de police. On nous emmène dans une salle plus fraiche, il y a grand rideau blanc, ma grand mère, qui est la marraine de Laurent, a tenu à nous accompagner. Je tente encore de me persuader que ce n’est pas lui, que c’est quelqu’un d’autre mais lorsque le rideau est tiré je dois me résigner. C’est bien lui, il est là couché, un drap sur le corps. Il est froid, très froid et dur. On ne s’attend a rien mais encore moins a une rigidité pareil. Je comprends que je ne le verrais plus, jamais.

20 janvier 2003

Les visites au funérarium sont dure, lourde, pesante. Les gens défilent, utilisent des phrases de circonstance préfabriquée, on ne capte pas tout, on est anesthésié. Des gens que l’on connaît d’autre que l’on ne connaît pas, des qui essaye de te remonter le moral, d’autre qui sont là tout simplement. Ils sont tous complaisant, je ne veux pas de leur pitié.

23 janvier 2003,

Aujourd‘hui à lieu l’enterrement de Laurent, nous avons préparé une cérémonie avec non pas des chants religieux comme parfois dans les enterrements, mais des chansons qui le décrive et qu’il aimait bien. Je n’ai rien retenu de cette célébration, à part la détresse et l’oppression que je ressentais ainsi que quelques phrases et parole et les chansons passée qui restent gravée dans ma mémoire.

24 janvier 2003,

Je suis chez un copain, mes parents ont pensé que ce serait bien, que ca me changerait les idées. Je me masque, je souri, je verrouille.
4 Mars 2003,

C’est le laetare, je me suis engagé dans un groupe, avec mon frère. On se change les idées, c’est un bon moyen, parait-il. Je n’ai pas trop la tête a ça, je souris, c’est de circonstance.

Mars-Avril 2003,

La vie a repris, calmement, lentement, inévitablement. Je veux mourir. Je voudrai échanger nos places, qu’il soit là lui, le meilleur de nous trois. Je cherche un moyen je ne trouve pas. J’y pense encore… parfois.

19 juillet 2003,

Je suis au camp scout. J’ai le blues, je suis triste. Je ne le remarque que le lendemain, mon frère aurait eu 20 ans aujourd’hui.

2 Mai 2006,

Ma copine me demande un break, après 5 mois, elle dit ne jamais savoir dans quel état d’esprit je me trouve, elle a l’impression que je suis en permanence entre le rire et les larmes. Elle a raison, mais je n’y peux rien.

17 janvier 2008,

5 ans. Ca fait déjà 5 ans que Laurent nous as quitté, pourtant j’ai l’impression que c’était hier. Je suis en examen et demain j’ai mon dernier. Ce soir on a organisé une petite célébration pour lui, ou plutôt pour nous. Pour être ensemble avec les gens qui nous tiennent a cœur et qui nous ont aidés. Mon parrain n’est pas là, il essaye de se remettre de sa dernière chimio.

18 Janvier 2008,

J’ai raté mon examen. Je m’y attendais, je n’avais pas la tête à ça. Ce n’est pas facile de faire bonne figure pour le jour de la fin des examens. Surtout face à des amis. On a envie de leur parler, mais non. Je ne veux pas que l’on me prenne en pitié. Je ne veux pas leur gâcher la journée, alors on fait comme d’habitude, on sourit.

21 février 2008,

Jour d’école, j’ai fini ma journée à midi. Tant mieux. Je regarde l’heure sur mon gsm. Trois appelle en absence. Mon gsm sonne, mon père. Il me dit qu’il vient me chercher, pourquoi pas je ne devrais pas reprendre le bus.
Je monte dans l’auto, on ne rentre pas. Mon parrain ne va vraiment pas bien, on part directement à l’hôpital.
Il est mourant, il a un cancer généralisé. Je suis là a ses coté incapable de dire quo que ce soit. Je le sens qui s’éteint, je ne peux rien faire. Ses enfants ne sont pas encore arrivés, ils ne le reverront plus. Il part lentement et pourtant c’est trop rapide pour moi. Je ne veux pas.
Il est partit, je l’embrasse sur le front pour la dernière fois, on reste là encore un moment avant que l’infirmière n’arrive. On nous demande de quitter la chambre le temps de le préparer.
Est-ce moi ? Les personne à qui je tiens tendent-ils a disparaitre parce que je suis là ? Dieu a-t’il des plans pour nous ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne crois pas ou plutôt je ne sais pas.
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Greg
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Greg


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MessageSujet: Re: Moi   Moi Icon_minitimeSam 21 Fév - 23:53

Pour ton frère, tu me l'avais laissé entendre, pour ton parrain, je ne savais pas.
Mais bon, agnostique, je ne crois pas en Dieu. Influencé par mes lectures, je prends la représentation que nous offre Bernard Werber dans "les Thanatonautes". Ce n'est peut-être pas plus la vérité, mais ça à au moins l'avantage de faire réfléchir sans, finalement trop s'en faire.
Comme le dit l'adage "ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier". Mais bon, la mort est ce qu'il nous attend tous un jour ou l'autre, c'est bien un des points qui lient tous les hommes.

Mais ce qui nous importent, c'est que d'avoir exposé tout cela t'ai fait du bien.
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MessageSujet: Re: Moi   Moi Icon_minitime

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